Echouée
Tu la vois dans son imaginaire habit
Et tu crois tout de ce qu’elle te dit
Elle t’embrasse sans autorisation
Et ahurie, enthousiaste, tu fonds
Son énergie appelle ta sensibilité
Alors sans tarder, tu te laisses happer
Un crissement de cœur plus tard
Le tien cherche la lumière du phare
Les êtres déchiquetés sont affamés
De ce vide que nul ne peut combler
Ton âme prie le doux renversement
Mais Elle, ne connaît que le prix du sang
Pourtant, te dis-tu, tu l’aime !
Cela vaut bien quelques peines
Alors, tu persiste depuis ta compassion
Pauvre Croyante, sous l’épée de Pygmalion
Et les années défilent plus vite chaque jour
Enterrant l’espoir d’une autre forme d’amour
Toujours vaillante, et lâche incrédule
Tes bonnes raisons deviennent ridicules
Toi seule les défends depuis ta douleur
Imaginant t’épargner le dessein de tes peurs
Un matin nouveau, tu redessine sur ton visage
Une espérance amaigrie maintenant sans âge
Mais une voix timide crisse à ton oreille
Que ce schéma se répète, toujours pareil
Ta conscience crie sans fausses notes
Que de vous deux, c’est toi la sotte
Hélas, tu rechigne, meurtrie, à reconnaître
La supériorité accordée à la blessure de cet être
Quelle voie autre que l’humilité douloureuse
Pour se libérer d’une violence hargneuse
Assurément sagesse létale pour ce couple
Que principalement l’affrontement accouple
Une vie à espérer sans regarder dehors
Pour une triste retraite à pleurer des remords
Des rides dont la mémoire encombrée distille
Des souvenirs heurtant comme des projectiles
L’absence d’un sens salvateur au milieu de l’étang
Où les larves et les algues noient l’impénitent
Ne cherchez pas de moral à cette histoire
Chacun est libre, ignores-tu, de s’échoir
Et les étoiles, sur le sable, égratignées, sèchent
D’avoir cru qu’une vague une fois serait plus fraîche
Sous un soleil pourtant brûlant d’amertume
Grillant leur foi sans fond à titre posthume
En est-il à jamais de cette insouciante errance
Qui resserre les chaînes d’une collective inconscience
Toi, qui lis ces mots, sais-tu sans te mentir
Où se niche en toi la forme d’un repentir ?
Libère-toi
Libère-moi.
VB