Vous, le Monde
Je vous aime, ne le savez-vous point,
Au-delà de vos misères puériles,
Vos discours incohérents sans fin,
Et vos atermoiements indociles.
Je vous aime bien plus grand que moi,
D’un sentiment étrange venant d’ailleurs,
Que ni fatigue, ni peur, ni outrage ne bat,
Soufflant à terre vos vieilles rancœurs.
Je vous aime autant dans l’humour noir,
Que dans la Lumière jaillissante,
Même quand l’esprit cogne dans le fenoir,
Et que vos rôles fuient et se mentent.
Je vous aime sans rien y pouvoir,
Car nous sommes de la même graine,
Voudrais-je feindre une fuite illusoire,
Que mon âme briserait tout élan de haine.
Je vous aime dans les saveurs acides,
De ce Monde gangrené de rupture,
Qui creuse l’abcès du pouvoir perfide,
Sans plus connaitre la puissance d’un murmure.
Je vous aime, noyé dans vos pleurs amers,
Étouffé d’une eau glaciale empoisonnée,
Incapable de créer autre ciel que l’enfer,
Ridicule cosmonaute évaporé.
Je vous aime contre toute attente,
Dans ce marasme, désolation coupable,
Au milieu de l’incompréhension hurlante,
Qui réclame une réparation improbable.
Je vous aime sans jamais vous le dire,
Puisque du plus profond de votre être,
Vous ressentez la magie de notre Empire,
Ce lieu Sacré qui en votre cœur pénètre.
Je vous aime et quand hélas, je l’oubli,
Mon pays devient Terre de Feu dévastateur,
Puis de nouveau, je me rappelle, tel aujourd’hui,
Et sauvée, je nous pardonne toutes ces horreurs.
VB