Le Verbe
Celui dont tu te passes difficilement,
Et qui, seul, te donnerais volontiers un ordre,
Sa forme étirée faisant froncer les sourcils,
La condensée échappant à l’ouïe sournoisement,
Histoire que son impératif ne puisse mordre,
Un ego peu enclin à se montrer docile.
Quelques lettres associées dans un sens,
En seront dénuées si le furieux ou l’étourdis,
Crache la forme sans plus de précaution,
Oubliant la règle, par inadvertance,
Les Tripes ou L’Esprit emballés, saisis,
Par le trop-plein ou le vide d’attention.
Ce mot qui réclame ton discernement,
Si tu veux oser davantage qu’être et faire,
Exigeant que tu élargisse ta verbatheque,
Par tous les moyens assurément,
Libre d’en inventer en brisant les fers,
Des limites de l’officielle bibliothèque.
La tienne sera de te faire comprendre,
Dans l’intérêt du lien avec tes pairs,
Et pour les jours où le challenge devient ardu
Avant d’envisager de tous aller vous pendre,
Refugie-toi seul dans ton Monde imaginaire,
Car en ce lieu sacré, jamais rien n’est perdu.
Alors joue, imagine, oses et crée !
Lances-toi le défi de parler libre,
Depuis l’étendard de ton pays intérieur,
Offres-nous ton Verbe heureux et spontané,
Issu d’un alphabet éphémère hybride,
Et porte ta voix chantante de Gouverneur.
VB.