
Faux paradis,
Mélange des genres dans une histoire nauséabonde, elle croit être au bon endroit,
Éduquée à arranger, obéir, comprendre et faciliter, là où même les coups sont un accident,
L’image prime sur la vérité, sage petite fille matraquée d’idées destructrices, patriarcales, elle existe pour procréer et servir, de son mieux, ce mari qui embrasse, piteux, d’autres amants, en pantalons,
Dans un temps qui voudrait sa mort si elle deviait de sa mission, asservissement décoré d’un ruban dont elle ne choisit pas la couleur, soumission génétique sans remise en question envisageable, inacceptable,
Des remords inventés pour augmenter sa docilité, surtout, qu’elle ne réfléchisse jamais, l’endormir à coup de sermons et de ceinturon, exiger son sourire dans la société,
Cacher les meurtrissures sur la peau et dans le cœur, sa raison d’être est ailleurs, vers cet homme, puisque depuis toute petite, on le lui dit, et sa faute si le mariage échoue, car ses amies affichent tant de bonheur,
Mentir encore et encore, au plus crédule ou hypocrite, méconnaissante de son essence de Femme, repousser l’offre d’aide car seule coupable, méritant le châtiment, spirale infernale,
Pleure seule, au fond du jardin, pendant les heures d’école, pour sauver les apparences, épargner l’enfance, travestir ce qui la désole en conte imaginaire, au pays de Monsieur, Madame se marièrent et viverent heureux,
Trahir ses amis véritables et couper les ponts, martyrisant l’amour sans condition, incapable de réaliser la pièce de théâtre qui se joue sans son accord, esclave d’une éducation, d’une saison,
Mais l’Univers nous connaît. Ses messagers, sans relâche, nous observent, guettent le moment, pour bousculer, déranger, renverser, l’élan vital écrasé par la raison qui saigne à blanc l’équilibre du Monde,
Sans le savoir, elle reconnaît l’erreur, ses sens alertent son âme, c’est le Jeu. Le Maître lui crie d’ouvrir les yeux, le barrage cède face à l’évidence, c’est l’heure de la l’explosion,
L’excuse importe peu, la rébellion est dans la place, et depuis les tréfonds, le grondement jaillit en désordre, parfaite révolution à l’œuvre, opération délicate menaçant de brûler ou de transmuter, selon….
Les mercis font suite à la danse acrobatique dans les bras de cette force brute, effacent le drame, la croyance d’avoir perdu le temps, la désolation du trop tard, et remonte les pendules, éclaire le sens,
L’évidence éclabousse le grand jour, du plus loin de la mémoire, les traîtres sont éclairés, anéantis par l’absence d’ombre, en plein zénith, les faux-amis s’étouffent de leurs insultes prévisibles, et s’affaissent sur le goudron brûlant de leur petitesse,
Aucune promesse ni résolution, les rôles explosent avec les dix commandements, seule la Loi de l’Amour soudain fait le lit de la libération, rien ne peut plus contenir la déconstruction, sauvagement, elle entre en liesse,
Des années d’anéantissement de sa nature explosent en pleine fleur de son âge flamboyant, le rouge lui va si bien, brûle les dernières craintes d’égarement, elle apprend, jour après jour, à s’affirmer dans sa nouvelle vérité,
Les adieux aux illusions sont douloureuses, lui hurlant pour la retenir qu’elle va se perdre dans les enfers, mais les masques sont tombés, brisés sur une Terre nouvelle, prête à germer le renouveau,
Tu la vois, sur cette route, elle a quitté les bas-côtés pour marcher au milieu, droite et souple, des larmes de gratitude dans les yeux, il n’est jamais trop tard, te chuchote t-elle, et dans ses bagages, plus aucune habitude,
Ne tente pas ni de la suivre, ni de la devancer, son allure est unique, fraîche et affranchie. Peut-être seras-tu accueilli à ses côtés, si le chemin le permet, si tu es prêt, dans l’immensité des possibles, à t’égarer avec elle, pour vous évader dans le secret des Dieux.
Alors je te suggère de prier les Cieux pour que l’aventure vous offre surtout la Lumière de vos Ombres.
Véronique Briqué
Plume & Prose