De tout ce que j’ai subi,
Il y a longtemps, comme dans une autre vie, un parcours du combattant, un délire maudit, privé d’amour,Tu caresses de ton regard ahuri ces cicatrices anciennes, que sont-elles, parsemées sur mes cuisses, quel est ce connard..Chut… tu ne sais pas, j’ai effacé de ma mémoire, à force de drogues licites, la douleur, la peur, les insultes,Oui, je pourrais verser dans l’agonie de cette brutalité qu’il a planté en moi, éclabousser ce poison sur tous les essais de pardon,Ignoble souffrance qui, si je n’y prends garde, me catapulte au sommet de l’envie de mourir, sans prévenance,Mais, s’il te plaît, écoute l’espace à fleurir, les herbes folles en devenir, admire mon art de l’obsolescence, libère la haine que ces blessures amorcent,J’ai guéri chaque entorse de mon cœur, à force de sourire, autant forcé que compulsif, jusqu’à modeler mes pensées à l’opposé de cette histoire,Peux-tu veiller un instant sur moi pendant que je repose mon âme sur ta douce chaleur, pour m’éviter de choir, trébuchant sur les cailloux parsemés ici et là,Tu verras, cela ne prendra à peine qu’un temps, un sommeil de femme libérée, une secousse légère évadée sur l’échelle de Richter,Je mesure la chance de notre rencontre, même si tu cries au scandale, et te perds dans ce dédale. Comprends que j’ai cessé de me battre contre, je cultive l’instant,Je ne suis obligée en rien, ni à personne, j’ai déposé ce passé, je choisi ce qui résonne doux pour mon être meurtri, apaisé, et tu en fais partie,Tes mots sans bruit s’alanguissent sur mes courbes, rebondissent sur les marques de ma chair, ma peau traque la prochaine phrase, frissonne,Je ressens nos accords lier dans la souplesse nos cordes d’argent, tu as compris, je suis une Princesse. Je ne suis pas hier mais aujourd’hui. Je vis.Véronique Briqué