Quand tu sais déjà, au delà de ta conscience, que tout est fini,
Que des fleuves de larmes fuient ton corps et dévalent de tes yeux,
Le souffle coupé, au bord de l’asphyxie, les lèvres bleuies,
L’affolement annonciateur d’un soulagement précieux,
Quand la frayeur crie dans la contemplation du mot Fin,
La menace de ta propre mort, face à l’insoutenable épreuve,
Le déni d’une vérité déjà établie, marche arrière impossible, funeste destin,
Le cœur de tes entrailles en révolte, que rien n’apaise ni n’abreuve,
Quand les consolations amies sonnent telles des insultes misérables,
Projectiles perçant tes poumons figés dans la glace de l’annonce,
La rage noyée dans une nébuleuse perception instable,
Une à une, tes illusions s’effondrent et le mensonge se dénonce,
Pourtant, demain, plus ou moins lointain, ta tendresse prendra le dessus, Ambassadrice du meilleur de ton humanité, la sagesse t’enveloppera,
Non plus d’un linceul rêche mais d’une lumière absolue,
Révélatrice de ta rencontre en cet autre lieu d’éternité, ignoré du trépas,
Ce jour-là, tu souriras sans arrière-pensée, dans une liberté inaccessible à tout autre,
Mais si puissamment perceptible, de cette aura de celle qui sait déjà mourir,
Puisqu’en elle, cet accueil, par le deuil et le pardon, de tous les nôtres,
A la flamme de L’esprit d’Amour, je te remercie pour ta bravoure et de l’écrire.
Véronique Briqué
Auteure de balades poétiques