Ne plus courir après l’amour, disent-ils,
Comme si cela était évident et facile,
Et ces autres, par la raison, rendus dociles,
Qui t’interpellent pour te vendre ce deal !
Depuis la naissance, on se croit ignoré,
Voilà, pour les plus évidés, un juteux marcher,
Dans ta détresse, desaxé, tu es vite capté,
L’hameçon te plonge au fond, au lieu de t’élever !
Des promesses de pêcheurs sans empathie,
Qui louent ton vide abyssal, manne garantie,
Ne crois pas qu’ils sont là pour servir ta vie,
Leurs sourires comptent les séances à l’infini,
Oui, tu réclame et clame ton désarroi,
Tente en vain de te faire expliquer pourquoi,
Et ce seul mot jamais coupé en deux fait loi,
Tant que tu délaisse les rênes, aux abois,
Comme si Qui que ce soit pouvait te perfuser,
Sans que tu ne sois ton propre infirmier,
Priant pour qu’aucun rendez-vous ne soit annulé,
Au risque de mourir de ne pas être compensé,
Personne ne peut te juger pour cela,
La nature humaine est faite de tout bois,
L’expérience, assurément, est celle qui te va,
Pour un jour en finir ou retrouver ta propre Loi,
Le lotus attend patiemment la libération de ton eau,
Pour germer dans ton cœur et te porter haut,
Il t’expliquera, tel un sage et sans un mot,
Que tu es déjà digne de Toi, sans aucun défaut !
Oui, assurément, un jour de pluie, tu cesses,
Courir te devient étrange tactique, un process,
La démarche perd son attrait, une fois reconnue sa rudesse,
Un nouveau leitmotiv se présente, la tendresse,
Bien sûr, les premiers temps, étourdi,
Tu te fais happer par des réflexes refroidis,
Mais la porte s’est refermée sur l’anomalie,
Tu veux te savourer dans chaque caudalie !
Sous réserve de bien vouloir lâcher ce qui paraît,
Et d’accueillir tant l’imparfait que le parfait,
Tu croiseras alors une énergie qui, sans publicité, te promet,
La libération, la guérison, en lieu et place des regrets,
Il te faudra te considérer non plus victime,
Encore moins abandonné ou illégitime,
Mais relier toutes tes parts en un Soi unanime,
Et lâcher un à un tous tes pseudonymes,
Ton véritable nom réclame de pouvoir naître,
Il n’est pas celui que d’autres t’ont choisi pour paraître,
Plonge jusqu’en tes racines, chante la mémoire de tes ancêtres,
Et écrit Qui tu es de ta plume, en nobles lettres de Maître.
Tu viens certes de loin mais tu es juste ici, dans l’instant,
Tu n’as plus besoin de te garder résistant,
Tu peux oser te détacher de tout irritant,
Et nourrir ton âme d’un Présent éclatant.
Véronique Briqué