
Ben oui, ya des jours moches, comme ça,
Où le beau langage arrangé agace,
Quand les émotions de l’ombre sont là,
A déformer et colorer ta pauvre face,
Une volée de questions irréelles, futiles,
Un fond d’espoir enfantin en ballotement,
De frêles explications tout sauf utiles,
Et les réponses bloquées au firmament,
La peur ceinture et raye tes perspectives,
Tu te la joue leçon des grands jours,
D’encouragements, tu te blesses et t’invectives,
Puisque la noblesse serait de te garder dans l’amour,
Mais dans l’espace étranger du vulnérable,
Aux frontières dociles des cicatrices,
Tu te sens d’abord abattu, minable,
Gorgé d’insultes manipulatrices,
Soudain, les scénarios sont pléthores,
Sombres à faire fuir le pire diable,
Bascule incessante, de bâbord à tribord,
Et vice et versa, juste insupportable,
Les mots grossiers se déchaînent,
Prétendent héroïquement te soulager,
Jusqu’à l’odieuse salve prochaine,
Dans un souffle aux regrets brûlés,
Aucun océan ne viendra éteindre,
Le feu de ta révolte tempêtée,
Ce que tu ne peux plus étreindre,
Est deja noyé dans les flots glacés,
Quel qu’armée de ton fragile monde,
Ne pourrait rien sauver in extrémis,
Au dedans, brutale, implosera l’onde,
Qui te tiendra candidat au supplice,
Tu résistes pour ne pas en mourir,
Alors que la Voie encourage l’inverse,
Ressusciter le passé est hélas faillir,
Négocier est un dangereux commerce,
Mais qu’il est violent de laisser partir,
Quant, en Toi, l’écorché hurle ce besoin,
De présence, de regards, de baisers de désirs,
Prétendant souffrir tant dans ce final point,
Maintenant vidé de quelques mots surgis des caniveaux,
Épuisé de cette rare liberté forcée par le sursaut de ce qui sait,
Incrédule d’avoir craché ce qui selon toi en aucun cas ne prévaut,
Tu capitules et glisse dans le silence du décès,
En vrai, personne ne meurt, quand tu redeviens de nouveau poli ou muet,
Autour, les tintements des grincements s’effilochent,
Les Autres font le tri, parfois touchés par ricochets,
Et sur tes épaules courbées, la solitude s’accroche,
Un temps de repos pour des jours sans bruits, sans cris,
Oui, il en existe aussi des comme ceux-ci, quand rien ne maudit ni ne braille,
Pour s’accueillir, dans un état latent, entre deux pas délicats de Soi,
A l’écoute de ce cœur insondé, toujours en pagaille.
Y’a des jours qui communient,
Y’a des jours qui oublient,
Véronique Briqué
Plume en balade poétique