
Puisque rien ne subsiste, après Moi, effacées, toutes les listes, Alors à quoi bon me rappeler, dans une mémoire trouée, Ces extraits de bons mais aussi les plus mauvais, Qui, lorsqu’ils s’étalent comme des victoires, broient le noir, Imposent l’absence de lumière, pénombre de moi-même sans hier,
A quoi bon me rappeler ces médailles et autres réussites, Quand leur oubli me conserve telle que je suis, Une âme vagabonde qui se fuit, la folie qui me sonde, Pour lester tous ces écueils sur lesquels je me suis échouée, Me privant du bonheur de la félicité, si peu honorée,
Me fallait-il répondre à ces injonctions pour juste survivre ? Et au final de mes annales, ivre, abandonner le combat, Me sentir acceptée, appréciée, adaptée, considérée, Mais me laisser dénaturer jusqu’à m’effacer, me fondre, Priant pour qu’un jour enfin, je me crois suffisamment aimée,
Oh, pas pleinement, prétendu hors de ma portée, me laissant l’aumône,
Plutôt ce pis-aller, compromis vicieux pour me tenir bien sage, dans la peur,
A l’extérieur j’entends, alors que la rage rongeait mes neurones, silencieusement,
Seule face au discours des Sachants, ces Grands qui, sévères, sermonnent,
Celles et ceux qui oseraient se réclamer d’une quelconque unicité affranchie,
Plutôt ce pis-aller, compromis vicieux pour me tenir bien sage, dans la peur,
A l’extérieur j’entends, alors que la rage rongeait mes neurones, silencieusement,
Seule face au discours des Sachants, ces Grands qui, sévères, sermonnent,
Celles et ceux qui oseraient se réclamer d’une quelconque unicité affranchie,
Alors voilà, dans un sursit de quelques secondes, je vous le dis, Je ne peux plus ni accepter ce déni, ni sortir de cette prison, Que j’ai montée pierre par pierre, pour m’isoler de mon intuition, Voulais-je la suivre que les sermons resserraient ma liberté intérieure,
Etouffaient toute velléité de me soulever pour retrouver mon authenticité,
Je déclare la perte de mémoire comme Salut pour cette mascarade,
Un tendre au revoir à mes fidèles camarades, dépositaires de Qui je suis,
Au-delà de ces bienséances meurtrières, mensongères promesses,
Je reviendrai peut-être transmuter un deuxième essai, avertie, Pour me naître et me vibrer en toute atypicité, cette fois, amusée de déranger,
En Amour de moi-même,
Véronique Briqué Plume en balade poétique