Si je me mets à réfléchir, je vais pauvrement dire,
Si je sors de Qui je crois être, alors ceci, je peux lui écrire,
Une particule, arrachée au Tout, pour se jouer, de tout,
Fondue, parfois concrète, sensible,
Extrêmement sensible,
Parce qu’incarnée très récemment,
Signature tardive, décalée de son âge civil,
Plusieurs décennies pour apaiser la terreur,
De se réaliser non plus juste subtile,
Mais de matière lourde, pleine de torpeur,
Un bébé sur cette Terre, une sorcière en d’autres lieux,
Souffrante quand elle s’identifie, l’air sérieux,
Quand elle cesse de jouir d’être vivante, ici,
Et s’impose de croire devoir faire toujours mieux,
S’imaginant devoir prouver, pire, se prouver,
Quand elle oublie de respirer son premier accord,
Pour s’éprouver dans l’effort de naître dans un être,
Pour un voyage au contenu inconnu,
Dont seule la finalité est annoncée,
Souffrante quand elle retient les larmes d’attachement,
Quand ses désirs et les évènements ne sont pas raccords,
Viscéralement animalement humaine, en apprentissage,
Une apprentie si peu sage dans l’Art d’aimer détachée,
Qui se voudrait honnête quant à elle-même elle se ment,
Une femme de rien, avec des rêves de château et de repos,
Courageuse guerrière maladroite avec ses charmes,
Débordante de promesses pieuses vers une réussite mystique,
Puisque son seul acte païen transcendé sera celui de mourir,
Plusieurs fois, en une seule vie, elle le sait,
Pas du tout disposée, si souvent, à s’arracher de ses illusions,
Quand tu lui demande qui elle est, elle te tient pour de long,
Avec des histoires de mémoires et de pardon,
Mais au fond, imperceptiblement, elle ressent, dans ta question,
Que tu la reconnais sans besoin de sa réponse,
C’est bien là, la magie de ce ciel étoilé,
S’éclairer dans une invitation à Oser,
Se placer au creux des vents inconnus,
Et flotter, sur mille lieux, …nue….
Véronique Briqué
Auteure de balades poétiques