

J’ai traversé l’adolescence comme un fantôme.
Invisible pour l’entourage et paradoxalement.
de trop pour mon entourage proche,
Trop, au choix :
bavarde,
prétentieuse
pénible
originale
différente
rĂŞveuse
fière
crâneuse
rebelle
capricieuse
… … … … et j’en passe …
DĂ©jĂ la souffrance de l’ĂŞtre, non reconnu dans sa particularitĂ© et sa suprĂŞme sensibilitĂ©, s’instillait en mon cĹ“ur …
Comment remettre en question l’autoritĂ© de pensĂ©e des rĂ©fĂ©rents adultes quand toute ta jeune enfance, tu entends :
ne discute pas
arrĂŞte de poser tant de questions,
c’est comme ca
parce que c’est moi qui te le dis
si tu ne sais, moi je sais
obéis,
et autres rĂ©jouissances, des automatismes par fidĂ©litĂ© familiale, sans conscience de leur impact, de leur effet, sur le moment …
Je ne ressentais pas ce goût joyeux de vivre.
je m’efforçais de modĂ©liser …
Pas de pulsion de mort non plus. Enfin, pas consciente.
car, quand je lis mon parcours, je me dis qu’elles Ă©taient bien lĂ , ces interpellations !
Juste… rien.
Un flottement,
Une errance dans un monde oĂą je ne voyais, ne ressentais pas ma place.
Je n’avais pas encore les mots, les regards,
Mais je portais déjà les fractures du monde
dans ma poitrine si fine.